samedi 28 mars 2009

Southland Tales.


C’est ainsi que finit le monde
C’est ainsi que finit le monde
C’est ainsi que finit le monde
Pas sur un Boum, sur un murmure. (T.S Elliot)







Richard Kelly est un sadique. Après nous avoir surpris et tarabiscoté le cerveau avec « Donnie Darko » il nous a fait languir longtemps avant de nous offrir un nouveau film. Certes il avait présenté ce dernier à Cannes en 2006 mais l’accueil mitigé (c’est un euphémisme) du public lui avait fait revoir sa copie. Et seul le scénario de « Domino » de Tony Scott était venu nous rappeler que, non , l’homme n’était pas mort. Passant directement par la case DVD,le film risque de ne pas se faire connaître autant que son aîné. Et alors l'OVNI le plus bandant de ces dernières années passera inaperçu...





Car une fois encore il nous livre un film dont le genre n’est pas certain, situé quelque part près de la science-fiction, du fantastique ou encore de l’uchronie . Mais jugez plutôt.







Le 4juillet 2005,une ville du Texas (je doute, avec W.Bush comme président de l’époque que le choix de l’état soit fortuit) est attaquée à la bombe atomique. Cet attentat plonge le monde dans la 3éme Guerre mondiale. Le cauchemar orwellien se met alors en place dans une vision à la Philip K.Dick. Irak, Iran, Syrie, Corée du Nord, Afghanistan…deviennent le terrain de jeu de l’Oncle Sam et pour avoir assez de troupes ,la conscription est rétablie.


Le pétrole n’arrive plus aux USA. Une nouvelle source d’énergie basée sur le mouvement des marrées est mise en place. C’est dans cet étrange monde,en l’été 2008, que vont se croiser une star de film d’action amnésique, une ancienne star du porno ,un flic et son jumeau et une horde de néo-marxiste bien décidée à influer sur le résultat des élections à venir. Cela vous semble tordu ? C’est le but avoué du réalisateur qui a décidé de ne pas vous mâcher le travail, à vous de mettre de l’ordre et de trouver un sens à ce puzzle filmique des plus prenant (d’ailleurs en divisant son histoire en chapitres et en nous faisant sauter les 3 premiers,Richard Kelly nous dit d’entrée de jeu que nous n’aurons sans doute pas toutes les clés pour comprendre).


Sur 2h20 de métrage on ne s’ennuie pas tant on est absorbé dans cet univers parfois étrange, absurde mais ô combien familier et réaliste car c’est aussi le soucis du détail qui nous plonge de plein pied dans « Southland Tales » et qui dégage une ambiance dont on ne peut ni ne veut s’échapper,le film nous hantant bien après la fin et appelant à une seconde vision où notre esprit aura remis un peu d’ordre et tenté de décrypter ce foisonnement de détails pour appréhender ce second visionnage (qui,à n'en pas douter, en appelera un troisième,etc...).



L’autre surprise est à chercher du coté du casting : Dwayne Johnson alias the rock,habitué des films d’actions, est ici employé comme véritable acteur et démontre que sa palette de jeu ne ne limite pas à cogner et à tirer à tout va sur les gens…un jeu élargi que l’on retrouve chez Sean William Scott qui était cantonné à des rôles de débiles obsédés sexuels jusque là (American Pie) et qui joue un double-rôle essentiel à l'intrigue, Sarah Michelle Gellar qui, en bimbo blonde ex-star du porno , excelle et nous rappelle que ça fait trop longtemps qu’elle n’a plus eu de bons rôles au cinéma (à part Cruel Intentions et The Grudge) et qu’elle sait jouer autre chose que Buffy. Et cela pour citer les personnages les moins déglingués.


Plus qu’un film : une expérience.








C’est ainsi que finit le monde
C’est ainsi que finit le monde
C’est ainsi que finit le monde
Pas sur un murmure, sur un Boum. (Richard Kelly).

4 commentaires:

Wade Wilson a dit…

Yes! Je suis vraiment content que tu ais apprécié ce film magnifique! C'est clair qu'il n'est pas évident à aborder, mais une fois que tu acceptes de te laisser prendre au jeu, c'est un trip vraiment génial!

Geoffrey a dit…

oui c'est prenant au possible. dommage qu'il ne soit pas sortie en salle même si ça aurait surement mis plus d'un spectateur sur le carreau...un miracle qu'un gros studio ait financé ce film car il a eu besoin d'un beau budget ça se voit.

Wade Wilson a dit…

4.5 millions de $ pour Donnie Darko, et 15 millions pour Southland Tales

Geoffrey a dit…

"seulement" 15 millions? il utilise vraiment chaque penny parceque j'aurais juré qu'il avait couté plus cher en voyant les images,comme quoi....