mardi 27 octobre 2009

Les dieux de la vengeance exercent avec Silence.


Dans le monde des batman-ophiles (non ce n’est pas punissable), la saga « Hush »( Silence en VF), scénarisée par Jeph Loeb et illustrée par Jim Lee, est souvent perçue comme bien inférieure à « The Long Halloween » du même Loeb. Certes il n’a pas les accents de la tragédie grecque de son ainée mais son rythme et son efficacité en font une pièce à part entière de l’histoire de Batman vue par Jeph Loeb.
Car si « Long Halloween » et « Dark Victory » se situent aux débuts des aventures de Batman, « Hush » se situe à la fin (enfin à l’époque de sa sortie, d’autres aventures postérieures ont vu le jour depuis).
Le lecteur peut lire les trois sagas comme une trilogie dont le troisième épisode se situerait 10 – 12 ans plus tard. Les personnages ont évolué, leurs relations aussi. Dick Grayson n’est plus Robin,il est devenu Nightwing et un jeune homme nommé Tim Drake le remplace dans ce rôle. Sélina Kyle est toujours Catwoman mais elle a rangé sa panoplie de voleuse..quant à Bruce Wayne, il a perfectionné son personnage de croque-mitaine urbain jusque dans les moindres détails : ses gadgets à faire pâlir James Bond jurent avec le simple justaucorps qu’il utilisait à ses débuts. Sans compter que le guerrier solitaire est maintenant entouré d’une fine équipe.



Une nuit ,alors que Batman poursuit Catwoman qui semble refaire des siennes,le bat-filin est sectionné en plein au dessus de « Crime Alley » ,l’endroit où les parents de Bruce furent assassinés. Il ne doit la vie qu’à Huntress,arrivée à temps sur les lieux et aux talents de chirurgien de Tommy Elliot,vieil ami de Bruce du temps de son enfance. Mais aussitôt remis sur pied,Batman est victime d’une attaque sur la batmobile. Tout est lié, quelqu’un veut sa peau. Quelqu’un qui en sait assez sur lui pour anticiper ses mouvements, qui rééquipent tous les ennemis emblématiques du chevalier noir et qui les fait travailler d’une nouvelle manière.

Mais qui peut se cacher derrière cela ? La quête de Batman le fera voyager dans ses souvenirs d’enfance, de la merveilleuse vision du premier Green Lantern volant dans le ciel jusqu’au cri atroce d’une mère à qui l’on vole ses perles (et sa vie ! ) dans la nuit. Mais son périple le mènera également des lumières aveuglantes de Metropolis aux déserts africains. Tout cela en essayant,enfin, de concrétiser une relation amoureuse avec Selina. Quel tombeur ce Batman ! Et au passage il arrivera à énerver le président des Etats-Unis : Lex Luthor!





Cette histoire recèle cependant un épisode hautement dramatique,l’un de mes préférés,un épisode consacré au Joker et à ses exactions passées ( Barbara Gordon,paralysée depuis « Killing Joke »,la mort de Jason Todd le deuxième garçon à avoir été Robin,etc…) et à la limite que Batman s’est fixée ..et qu’il va peut-être franchir. L’on retrouve tout ce qui fait la psyché noire et complexe du Caped Crusader lors de ce chapitre qui à lui seul récapitule les peurs,les traumas et le dégout de Batman pour la vermine qui ronge sa ville et pour le Joker en particulier. Car la portée de ce passage n’aurait pas été aussi forte si l’adversaire avait été un autre vilain. Il fallait que ça soit le Joker,car lui seul représente vraiment le chaos perturbateur de l’ordre que veut instaurer Batman. Et c’est cette onde chaotique qui révèle encore mieux les fissures dans le masque de la chauve-souris.

La partie graphique,comme je le disais plus haut,est assurée par Jim Lee. Son dessin fourmille de détails et possède un punch indéniable qui sied parfaitement à ce blockbuster batmanien de très bonne facture.








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